Altération du sommeil, repli sur soi, alimentation déstructurée… Les méfaits d’un usage excessif des écrans sur le bien-être et la santé des enfants sont aujourd’hui bien établis. Comment réagir lorsque l’on pense que son enfant a dépassé les limites du raisonnable ?
Tout d’abord, il est important de connaître les signes révélateurs d’un usage excessif des écrans : tendance à l’isolement, baisse des résultats scolaires, difficultés de concentration, prise de poids, capacité d’imagination amoindrie… En présence de ces signes d’alerte, il est important d’agir pour aider son enfant à retrouver le chemin d’un usage modéré en commençant par lui parler. Il est ainsi essentiel :
Enfin, lorsque l’on sent que l’on ne parviendra pas à résoudre le problème seul, il peut être utile de se tourner vers un spécialiste qui pourra nous accompagner dans cette démarche de régulation.
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Depuis le premier confinement, toutes les études montrent que les enfants passent de plus en plus de temps devant les écrans. Entre les fermetures d’école qui imposent des cours à distance, le télétravail des parents qui nécessite que les enfants s’occupent seuls, les activités sur écrans ont pris une place de plus en plus importante dans le quotidien des plus jeunes, au détriment de tout le reste.
Cette surconsommation d’écrans n’est pas sans conséquences sur leur santé et leur bien-être : troubles du sommeil, anxiété, augmentation de la sédentarité, surpoids… Si les écrans jouent un rôle essentiel durant cette période difficile en aidant les enfants à apprendre, à se divertir et à rester en contact avec les autres, il est indispensable de fixer un cadre pour éviter qu’ils ne prennent trop le pas sur la vie réelle.
Sédentarité, temps d’écrans… Des indicateurs inquiétants depuis le début de l’épidémie.
Les dernières études sur la santé des enfants révèlent une détérioration de leur hygiène de vie et notamment une hausse de la sédentarité et du temps consacré aux écrans durant l’année 2020.
Selon une étude récente menée par l’ONAPS [1] : « indépendamment du respect initial des recommandations en ce qui concerne l’activité physique, 2/3 des enfants et des adolescents ont augmenté le temps passé assis devant les écrans durant le premier confinement ; 42 % des enfants et 58,7 % des adolescents ont déclaré avoir diminué leur niveau d’activité physique pendant le confinement. »
Dans son avis datant de 2020, l’ANSES [2] dresse un constat tout aussi alarmant sur le niveau de sédentarité des plus jeunes (qui a augmenté avec le confinement) et les risques associés pour leur santé :
Ainsi deux tiers des 11/17 ans dépassent les seuils d’alerte sanitaires en matière de temps d’écrans et de manque d’activité physique quotidien. Le risque est que ces mauvaises pratiques liées au contexte exceptionnel de la pandémie s’inscrivent dans la durée.
Or, les habitudes prises à l’adolescence tendent à se pérenniser voire à s’accentuer à l’âge adulte avec des effets délétères sur la santé, notamment en termes de :
Comment préserver nos enfants dans un monde de plus en plus interconnecté ?
Si la fermeture des écoles favorise l’augmentation des temps d’écrans, il est possible de limiter les risques pour nos enfants en fixant un cadre protecteur :
Pour plus de conseils pour mieux encadrer la pratique des écrans de vos jeunes enfants ou des adolescents.
[1] Rapport de l’ONAPS, activité physique et sédentarité : évolution des comportements pendant le confinement (mars-mai 2020).
[2] Avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif à l’évaluation des risques liés aux niveaux d’activité physique et de sédentarité des enfants et des adolescents, 14 septembre 2020.
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Télétravail, couvre-feu, restriction des déplacements et des regroupements amicaux ou familiaux…. Les mesures restrictives prises pour endiguer l’épidémie de COVID-19 ont eu pour effet d’augmenter le temps passé à la maison et avec lui, celui consacré aux écrans à des fins professionnelles ou à des fins récréatives.
Selon une étude publiée par l’association Addictions France le 8 avril 2021 [1], 6 Français sur 10 ont augmenté leur temps d’écrans récréatifs depuis le début de la crise sanitaire et un quart d’entre eux passe au moins 6 heures par jour devant un écran pour se divertir.
Se tourner vers les écrans est en effet pour beaucoup un moyen d’échapper à un contexte anxiogène. Mais cette hyper connexion n’est pas sans risques.
Un risque de surcharge mentale
Le développement du télétravail et les mesures restreignant nos déplacements et nos contacts sociaux ont entraîné une explosion de la communication à distance qui a pris le pas sur la communication physique.
Skype, Teams, Zoom… les plateformes de communication en ligne ont ainsi connu un essor considérable en nous offrant la possibilité de maintenir un lien social tout en respectant la distanciation physique nécessaire au contrôle de l’épidémie. Mais ce mode de communication à distance n’est pas sans impact sur notre cerveau et peut entraîner un épuisement mental lorsqu’il devient excessif, s’inquiètent les spécialistes en neurosciences.
En effet, une discussion vidéo requiert davantage de concentration qu’un échange en face-à-face, en raison notamment du manque de signes non verbaux (postures, gestes, mimiques…) qui facilitent la compréhension des messages et l’interprétation des intentions de nos interlocuteurs. Il faut donc fournir un effort supplémentaire de concentration pour repérer d’autres indicateurs (ton ou expressions du visage) qui sont souvent perçus avec un léger décalage en raison des contraintes technologiques et fatiguent d’autant plus notre cerveau.
Dans les visio-conférences, les échanges sont moins fluides, la distribution de la parole d’autant plus difficile qu’elle s’appuie souvent de manière inconsciente sur les signes non verbaux. La communication par écran interposé modifie les perceptions des autres mais aussi celle que l’on a de soi. Parler face caméra entraine une pression supplémentaire car on se sent regardé et exposé comme lorsque l’on prend la parole sur scène, ce qui peut accroitre anxiété et fatigue mentale. Notre cerveau doit en effet à la fois se focaliser sur nos interlocuteurs mais aussi sur notre propre image.
La situation est encore plus difficile à gérer lors des réunions avec de nombreux participants. L’attention est diminuée par les nombreuses sources de distraction que sont les vignettes du mode galerie ou le système de tchat. Cet afflux d’informations impose au cerveau de se mettre en mode multitâches, ce qui entraîne une moindre efficacité et un épuisement mental.
Un risque de troubles visuels
Au-delà de leur impact sur notre cerveau, les nombreuses heures passées sur nos écrans ont également des effets délétères sur notre vision et peuvent provoquer des troubles visuels : fatigue oculaire, picotements, troubles de la vision, baisse de la capacité à voir de loin ou migraine… Parmi ces troubles visuels, le risque de sécheresse oculaire associé à un usage intensif des écrans est aujourd’hui clairement établi. Deux facteurs seraient particulièrement en cause dans la survenue de cette sécheresse oculaire :
Mais les conséquences d’une exposition prolongée aux écrans peuvent parfois être bien plus lourdes que cette gêne temporaire. Certains utilisateurs ressentent ainsi des brûlures ou des douleurs aigues qui les réveillent la nuit.
Comment limiter ces risques ?
Certaines mesures, faciles à mettre en place, permettent de réduire les symptômes visuels en cas d’activité prolongée sur un écran, notamment la règle du « 20/20/20 » qui consiste à arrêter son activité sur écran durant 20 secondes toutes les 20 minutes et fixer un point à 20 pieds (6 mètres de distance) pour éviter que les muscles des yeux ne se contractent trop longtemps.
Il est également nécessaire de penser à cligner des yeux régulièrement et à les humidifier avec des larmes artificielles pour éviter la sécheresse oculaire. D’autres paramètres liés aux réglages de son écran peuvent également contribuer à améliorer le confort visuel et à limiter les risques de fatigue.
Par ailleurs, certaines mesures organisationnelles peuvent être efficaces pour limiter la fatigue mentale provoquée par les discussions sur écrans :
Si la communication distancielle a eu des avantages évidents durant l’épidémie de COVID-19 pour maintenir les interactions sur le plan personnel, amical ou familial, il ne faut pas pour autant que son utilisation plus importante qu’auparavant ne conduise à des dérives et n’impacte notre santé durablement.
Comme le recommande le Dr Serge Tisseron, membre de L’Observatoire sur le bon usage des écrans, il est nécessaire de se poser deux questions avant d’avoir recours aux écrans : les utilisons-nous par simple plaisir ou pour fuir nos préoccupations et nos angoisses ? Pour combien de temps allons-nous les utiliser ? « Parce que quand on se fixe une durée d’écran, on la dépasse toujours, mais quand on ne s’en fixe pas, on risque d’oublier tout le reste. »[2]
[1] https://addictions-france.org/presse/la-crise-sanitaire-a-des-repercussions-sur-les-conduites-addictives-des-francais/
[2] Article « Surexposition aux écrans et confinement : quels effets sur notre cerveau ? », revue de l’ADN, numéro 25.
Malgré tous vos efforts et votre vigilance, votre enfant peut malheureusement être victime de harcèlement, d’une arnaque ou exposé à un contenu inapproprié.
Il est primordial de discuter régulièrement avec lui de ce qu’il voit et de son ressenti face aux contenus d’internet. Rappelez-lui qu’il peut toujours vous en parler ou à un autre adulte de confiance.
Dans le cas d’une exposition à un contenu inapproprié, il est important de l’écouter pour qu’il puisse exprimer ses émotions. Il ne faut surtout pas le culpabiliser. S’il en souffre ou en éprouve le besoin, vous pouvez également l’accompagner en consultant un spécialiste qui pourra l’aider.
En fonction de la situation, vous pouvez porter plainte ou faire un signalement des comptes sur les réseaux sociaux.
Chacun peut agir contre le cyberharcèlement.
Si vous remarquez un changement de comportement de votre enfant (repli sur lui-même, baisse des notes, etc.), ou des messages suspects sur ses réseaux sociaux, parlez-lui-en.
S’il refuse de vous en parler :
Si vous constatez que votre enfant est victime de cyberharcèlement :
Dans tous les cas, si le harcèlement est avéré n’utilisez en aucun cas la violence. Cela risquerait d’aggraver la situation plus qu’autre chose.
Enfin, si votre enfant est témoin d’un cas de cyberharcèlement entre élèves et vous en fait part, il est primordial d’alerter immédiatement l’établissement scolaire afin qu’il puisse intervenir.
Le cyberharcèlement n’est jamais un jeu ! Ni drôle, ni virtuel.
Il peut avoir de graves conséquences sur la santé physique ou morale de la victime, tout particulièrement si elle est jeune.
Aucun enfant ne devrait avoir à subir une telle violence répétée.
Le meilleur moyen de lutter contre le cyberharcèlement est de le faire savoir.
Si vous pensez que votre enfant est victime de cyberharcèlement ou si vous avez été témoin d’un tel acte, contactez SOS Ecoute au 05 30 30 (anonyme et gratuit) ou sur Facebook SOS Ecoute.
Comment signaler une communication frauduleuse ?
Le phishing (ou hameçonnage en français) consiste à envoyer un email ou SMS contrefait reprenant la charte graphique d’une entreprise ou d’une institution (comme par un exemple un établissement bancaire) dans le but de tromper l’utilisateur pour qu’il dévoile des informations sensibles (mot de passe, numéro de carte bancaire, carte d’identité, etc.).
Que faire si je suis victime de phishing ?
Si j’ai transmis des données confidentielles et/ou informations de connexion, je contacte directement l’organisme concerné pour l’informer et je procède immédiatement au changement de mes codes d’accès.
En cas de divulgation de mes coordonnées bancaires, je contacte mon agence bancaire dans les plus brefs délais afin de faire opposition sur ma carte et l’informer des risques éventuels de fraude sur mon compte.
Faites un signalement de cette tentative d’arnaque sur PHAROS
FamiNum, est un programme en ligne gratuit pour accompagner la parentalité numérique, aider à mettre en place de bonnes pratiques des écrans à la maison et guider ses enfants dans leur vie numérique. Il ne s’agit pas d’un contrôle parental mais ça peut aider à trouver des astuces (et du soutien) pour dialoguer avec son enfant.
Cybermalveillance a pour missions d'assister les particuliers, les entreprises, les associations, les collectivités et les administrations victimes de mauvaises intentions sur le net, de les informer sur les menaces numériques et les moyens de s'en protéger.
https://jeprotegemonenfant.gouv.fr/
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